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Le système déficient a failli à Tina Fontaine — L’APN affirme qu’une action coordonnée s’impose pour mettre en œuvre les recommandations du rapport de la protectrice des enfants au Manitoba

Publié : 23 févr., 2018Nouvelles

(Ottawa, ON) – Perry Bellegarde, le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), affirme que le rapport publié aujourd’hui par la protectrice des enfants et des jeunes du Manitoba souligne les échecs de longue date des divers systèmes gouvernementaux. Le document démontre le besoin de s’attaquer aux approches adoptées par les gouvernements, notamment en matière d’éducation, de santé physique et mentale, et de services aux victimes, concernant les soins et la sécurité des enfants des Premières Nations.

Selon le Chef Bellegarde, le rapport expose le fait que les enfants et les familles des Premières Nations sont encore affectés par le colonialisme et les politiques gouvernementales visant à démanteler leurs cultures, leurs familles et leurs nations. « Les enfants sont le don le plus sacré venant du Créateur. Dans les faits, les mécanismes qui doivent les protéger les laissent tomber. Je continue d’offrir mon soutien à la famille et aux amis de Tina Fontaine dans leur quête de justice et de guérison. Il importe maintenant de voir à la réduction des risques. Il est plus que temps que les gouvernements et les organismes prennent des mesures urgentes pour travailler avec les familles, les dirigeants et les experts des Premières Nations afin de donner suite à ces recommandations, entre autres. Notre principe directeur doit être l’intérêt supérieur de l’enfant, y compris l’établissement de liens solides avec ses proches et sa culture. J’attends avec impatience les rapports publics sur les progrès de cet important travail. »

La protectrice des enfants et des jeunes du Manitoba, Daphne Penrose, a publié ce matin un rapport spécial à la suite d’une enquête menée conformément à la Loi sur le protecteur des enfants et des jeunes. Le rapport, A Place Where it Feels Like Home: The Story of Tina Fontaine (un endroit où l’on se sent chez soi : L’histoire de Tina Fontaine) contient cinq recommandations à l’intention du gouvernement du Manitoba, des systèmes gouvernementaux et des organismes publics. Il a été publié dans la communauté de la Première Nation Sagkeeng de Tina Fontaine, et a pour objectif de dévoiler des vérités et d’honorer l’héritage de Tina Fontaine.

Le rapport de 115 pages contient des commentaires acerbes sur les incidences du colonialisme, affirmant que Tina Fontaine « portait un fardeau qui n’était pas le sien ». On y trouve cinq recommandations concernant l’éducation, la santé physique et mentale, les services de soutien aux victimes et les services à l’enfant et à la famille. Mme Penrose a annoncé que son bureau veillera publiquement à ce que le gouvernement se conforme aux recommandations.

Le Chef régional de l’APN et responsable du dossier de la protection de l’enfance au Manitoba, Kevin Hart, a déclaré : « Ce rapport est un appel clair à l’action pour que le gouvernement travaille avec les Premières Nations pour assurer la sécurité de nos enfants. Le rapport indique que le Manitoba a le plus haut taux de disparitions d’enfants et de jeunes au pays. Nous ne devons pas attendre passivement une autre tragédie pour agir. Nos enfants sont le centre du cercle de nos nations. Nous prenons des mesures et nous devons poursuivre sur notre lancée. L’APN a fait en sorte qu’une loi sur la protection de l’enfance des Premières Nations soit présentée le mois dernier, et ce, afin d’appuyer notre droit et notre compétence d’assumer la responsabilité de nos enfants. Il s’agit là d’un des éléments d’une réforme beaucoup plus vaste qui s’impose. Mes pensées accompagnent la famille de Tina Fontaine qui lira ce rapport, et je veux qu’aujourd’hui marque un nouveau départ dans la sécurité et la protection de nos enfants. »

Le décès de la jeune de 15 ans, Tina Fontaine, en août 2014, a attiré l’attention du pays et a mis en évidence la priorité nationale que sont les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées. En février 2018, Raymond Cormier a été acquitté devant jurés des accusations de meurtre au deuxième degré.

Les Premières Nations ont réclamé des changements au système juridique au Canada. Un d’entre eux est d’avoir une représentation accrue des Premières Nations au sein des jurys et un appui aux approches des Premières Nations en matière de justice, notamment la justice réparatrice.

Après des années de pression et de revendication en faveur d’actions et de réformes, le gouvernement fédéral a présenté le mois dernier une loi fédérale sur le bien-être des enfants autochtones qui reconnaît la compétence des Premières Nations sur les services à l’enfance et à la famille.

L’APN continue de revendiquer la mise sur pied d’un plan d’action national coordonné ayant pour objectif d’assurer la sécurité et la protection des femmes et des filles des Premières Nations. Ce plan comprendrait l’accès à des endroits sécuritaires et des refuges ainsi que l’accès à l’emploi, à l’éducation, aux transports, aux garderies et à d’autres formes de soutien. L’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées devrait prendre fin en juin 2019.

Le rapport complet de la protectrice des enfants et des jeunes du Manitoba est disponible à l’adresse suivante https://manitobaadvocate.ca/wp-content/uploads/MACY-Special-Report-March-2019-Tina-Fontaine-FINAL1.pdf (en anglais).

 

L’APN est l’organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations du Canada. Suivez l’APN sur Twitter @AFN_Updates.

 

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Renseignements :

Jenna Young Castro, conseillère principale en communications, Assemblée des Premières Nations
613 241-6789 poste 201, 613 314-8157 (cell) [email protected]

Monica Poirier, agent de communications bilingue, Assemblée des Premières Nations
613 241-6789, poste 382, 613 292-0857, [email protected]