RÉSUMÉ
- Le récent discours du Trône comprenait un certain nombre d’engagements envers les Premières Nations, conformément au document de défense des intérêts de l’APN intitulé Honorer les promesses. Il s’agit du premier discours du Trône qui contient une section réservée à la « réconciliation ».
- L’APN et le Chef national travailleront avec toutes les parties concernées à l’élaboration d’un programme ambitieux visant à bâtir un pays plus fort pour tous, grâce à la mise en œuvre des droits, des titres, des traités et des compétences des Premières Nations.
Le 5 décembre 2019, la gouverneure générale du Canada, Son Excellence la très honorable Julie Payette, a prononcé le discours du Trône ouvrant la première session de la 43e législature du Canada et présentant le programme du gouvernement.
Le discours comprend, pour la première fois, une section réservée aux engagements pris envers les Autochtones, intitulée « Parcourir le chemin de la réconciliation ». La section – et d’autres parties du discours – reflètent bon nombre des priorités énoncées dans le document de l’APN intitulé Honorer les promesses, publié avant les élections fédérales de 2019. Les engagements comprennent notamment :
- la lutte contre les changements climatiques, y compris un engagement à atteindre l’objectif d’émissions zéro d’ici 2050;
- des mesures visant à élaborer conjointement et à présenter un projet de loi pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au cours de la première année du nouveau mandat;
- de nouvelles mesures pour s’assurer que le gouvernement respecte l’esprit et l’intention des traités, des accords et d’autres ententes constructives conclues avec les peuples autochtones;
- la poursuite des travaux sur la salubrité de l’eau potable et l’élimination de tous les avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable d’ici 2021;
- la mise en œuvre des Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et des Appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées;
- la promesse de combler les lacunes en matière d’infrastructures d’ici 2030;
- la poursuite d’investissements dans les priorités autochtones, en collaboration avec des partenaires autochtones;
- l’assurance que les enfants et les jeunes autochtones qui ont subi des préjudices dans le cadre du système discriminatoire de la protection de l’enfance seront indemnisés d’une manière à la fois juste et rapide.
Tous ces engagements sont importants et, le cas échéant, nous nous efforcerons d’obtenir de plus amples détails sur les prochaines étapes et de veiller à ce que les Premières Nations participent aux initiatives susceptibles d’avoir une incidence sur nos terres, nos vies et nos droits.
Bon nombre de ces engagements m’encouragent. Les Premières Nations ont déclaré une urgence climatique en 2019 et de nombreuses résolutions ont été adoptées au fil des ans pour réclamer des mesures visant à lutter contre la destruction des ressources. Nous sommes les premiers à en ressentir les effets, et nous sommes les premiers à ouvrir la voie vers un environnement et une économie plus propres et plus écologiques. Nous devons participer directement à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan du Canada pour la lutte contre les changements climatiques.
La législation sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est une priorité absolue. Elle guidera notre travail dans un grand nombre d’autres domaines importants. Il s’agit d’un dossier resté en suspens de la dernière législature. Les libéraux, le NPD, le Parti vert et le Bloc québécois s’y sont engagés dans leur campagne électorale, de sorte que la majorité de la Chambre appuie le projet de loi. Nous y parviendrons. Nous travaillons déjà avec tous les partis à la Chambre des communes pour défendre cette initiative. Il est primordial de promouvoir nos droits. Nous poursuivrons le travail essentiel qui consiste à donner vie à l’esprit et à l’intention des Traités et à notre relation de nation à nation fondée sur le partenariat, le respect, la reconnaissance mutuelle et le partage.
Nous surveillerons de près l’engagement relatif à la protection de l’enfance. Nous voulons que le Canada s’engage également à respecter les décisions du Tribunal des droits de la personne. Nous ferons pression sur le gouvernement pour obtenir le soutien et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des lois qui ont une incidence sur le bien-être de nos enfants – la Loi sur les langues autochtones et la Loi sur la protection de l’enfance autochtone. Une stratégie propre aux Premières Nations, telle que l’ont déterminée les détenteurs de droits, pour mettre en œuvre le projet de loi C92 est la seule façon de respecter le droit inhérent des Premières Nations en ce qui concerne les enfants et la famille.
Le discours du Trône a mis en lumière certaines des réussites passées du gouvernement, dont bon nombre sont le fruit d’un solide leadership exercé par les Premières Nations et de la défense de nos droits. Il s’agit notamment de l’élimination de 87 avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme, d’un financement plus équitable pour l’éducation des Premières Nations de la maternelle à la 12e année et de la conclusion de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Je vous félicite pour le leadership dont vous avez fait preuve, l’appui que vous avez apporté et votre enthousiasme à promouvoir nos intérêts.
L’APN a présenté ses priorités dans le document intitulé Honorer les promesses, lequel peut être consulté à l’adresse suivante : https://www.afn.ca/fr/2019/09/09/lapn-lance-honorer les promesses -priorites-des-premieres-nations-et-du-canada-en-vue-de-lelection-federale-de-2019/.
En tant que Chef national, je me réjouis à l’idée de travailler avec vous pour poursuivre sur notre lancée et promouvoir un programme ambitieux visant à bâtir un pays plus fort pour tous, par la mise en œuvre des droits, du titre, des traités et des compétences des Premières Nations.