Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, affirme que le verdict rendu aujourd’hui reconnaissant Raymond Cormier non coupable du meurtre au deuxième degré de Tina Fontaine est un choc et une autre profonde déception pour les Premières Nations de l’ensemble du pays, ainsi qu’un revers important pour la justice et la réconciliation au Canada.
« Ce verdict, c’est une autre jeune femme des Premières Nations qui est abandonnée par les organismes de protection de la jeunesse, la police, et maintenant les tribunaux, a déclaré le Chef national de l’APN, Perry Bellegarde. Nous appuyons la famille et les amis de Tina Fontaine dans leur quête de justice et de guérison. Les Premières Nations exigent que des changements immédiats soient apportés à un système qui laisse nos jeunes mourir sans que justice ne soit rendue. Ce verdict constitue un revers important pour la justice et la réconciliation de ce pays. On ne peut pas se contenter de parler de réconciliation; on doit agir, accorder de la valeur à la vie des peuples autochtones, et assurer la sécurité des femmes et des filles autochtones. »
Raymond Cormier a plaidé non coupable du meurtre au deuxième degré commis en août 2014 de Tina Fontaine, 15 ans, de la Première Nation Sagkeeng. Le plaidoyer final a été livré le 20 février et le juge en chef de la Cour du Banc de la Reine, Glenn Joyal, a donné ses directives au jury le 21 février. La mort de Tina Fontaine a attiré l’attention nationale et a souligné la nécessité d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées.
« Mes pensées accompagnent les membres de la famille de Tina Fontaine, et nous les appuyons dans leur quête pour que justice soit rendue, a affirmé le Chef régional de l’APN pour le Manitoba, Kevin Hart. Nous devons tirer des leçons de ce drame et exiger des mesures pour assurer la sécurité et la protection des femmes et des filles autochtones. Nous accompagnons la famille et réitérons notre appel pour la réalisation d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées afin de mettre l’accent sur les familles tout au long de sa tenue et de ne pas attendre. Des mesures doivent être prises dans l’immédiat pour prévenir d’autres actes de violence et appuyer les familles à risque. »
Les Premières Nations ont demandé à ce que des changements soient apportés aux systèmes qui continuent de laisser tomber les Premières Nations et le pays tout entier. Il faut que des mesures soient prises dans l’immédiat pour assurer la représentation autochtone au sein des jurys et appuyer les approches des Premières Nations par rapport à la justice, notamment la justice réparatrice.
L’APN continue de revendiquer la mise sur pied d’un plan d’action national pour assurer la sécurité et la protection des femmes et des filles autochtones qui comprendrait des endroits sécuritaires et des refuges et l’accès à l’emploi, à l’éducation, aux transports, aux garderies et à d’autres formes de soutien. Les administrations fédérales, provinciales et territoriales sont également sommées de cesser la discrimination contre les enfants des Premières Nations pris en charge et de collaborer avec les Premières Nations afin de réformer les organismes de protection de la jeunesse. Une résolution prise lors de l’Assemblée extraordinaire des Chefs de l’APN en décembre 2017 vise à ce que l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées réoriente son mandat afin d’enquêter sur les services de police et d’adopter une approche axée sur les familles.
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