Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, demande à ce que des mesures soient prises immédiatement à la suite du communiqué émis hier par l’enquêteur correctionnel du Canada affirmant que les prisons canadiennes sont « autochtones », c’est-à-dire que le taux d’hommes et de femmes autochtones emprisonnés est supérieur à 30 % et pourrait atteindre 33 %, même si les Autochtones représentent moins de 5 % de la population canadienne totale.
Les femmes autochtones représentent une proportion renversante de 42 % de la population carcérale féminine au Canada.
« Ce rapport est un signal d’alarme. Nous voulons que des mesures soient prises immédiatement pour lutter contre la discrimination systémique et l’apathie institutionnelle dans le système correctionnel du Canada », a déclaré le Chef national de l’APN, Perry Bellegarde. « Les Premières Nations sont tragiquement surreprésentées dans l’ensemble du système juridique, et l’APN propose des plans pour améliorer la qualité de vie et les possibilités pour nos citoyens. Cependant, ce rapport démontre encore une fois que ce n’est pas la seule raison derrière l’incarcération massive des citoyens des Premières Nations. Le Canada doit agir maintenant. Nous avons besoin d’un système de justice qui accepte les traditions juridiques des Premières Nations et qui met les lois des Premières Nations sur le même pied d’égalité que le droit civil et la common law. De plus, les juges et les procureurs de la Couronne doivent être plus sensibles aux circonstances des délinquants autochtones et offrir d’autres solutions que l’incarcération. Je veux rencontrer dès que possible l’enquêteur correctionnel, M. Zinger, afin de discuter du rapport et des mesures concrètes qu’il prévoit prendre immédiatement. »
L’enquêteur correctionnel du Canada, M. Ivan Zinger, a publié hier un communiqué et des renseignements démontrant que le nombre et la proportion d’Autochtones purgeant une peine fédérale sont plus élevés que jamais et continuent d’augmenter. Ces renseignements font ressortir un certain nombre d’indicateurs alarmants, notamment le fait que :
- Les taux d’incarcération des Autochtones au Canada sont de six à sept fois plus élevés que la moyenne nationale.
- La population carcérale autochtone a augmenté de 43,4 %, tandis que la population carcérale non autochtone a diminué de 13,7 % au cours de la même période.
- Les citoyens des Premières Nations restent plus longtemps en prison et purgent une plus grande proportion de leur peine derrière les barreaux avant d’obtenir une libération conditionnelle.
- Les Autochtones récidivent ou sont réincarcérés à des niveaux beaucoup plus élevés.
- Les taux d’incarcération chez les Autochtones ont augmenté malgré une baisse générale de la population carcérale.
Le rapport décrit les mesures qui peuvent être prises pour aider à régler ce grave problème, notamment la nomination d’un sous-commissaire aux services correctionnels pour Autochtones, l’amélioration de l’accès aux programmes correctionnels adaptés à la culture et de leur disponibilité, l’amélioration du rôle des aînés et le transfert de ressources et de responsabilités aux groupes et aux collectivités autochtones pour ce qui est des soins, de la garde et de la surveillance des délinquants autochtones.
Le Chef national Perry Bellegarde a déclaré qu’en plus de rencontrer M. Zinger, il exercera des pressions pour que des mesures soient prises à cet égard auprès des autres ministres fédéraux qui assument des responsabilités dans ce domaine, y compris le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, pour discuter de la façon dont le Canada peut améliorer la situation et les résultats en matière d’incarcération des Autochtones.
L’Assemblée des Premières Nations (APN) est l’organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations du Canada. Suivez l’APN sur Twitter @AFN_Updates.
Renseignements: Michael Hutchinson, Conseiller principal en communications, Assemblée des Premières Nations, 613 241-6789, poste 244, 613 859-6831 (cellulaire), [email protected] ; Monica Poirier, Agente de communications bilingue, Assemblée des Premières Nations. 613 241-6789, poste 382, 613 292-0857 (cellulaire), [email protected]