(Le 30 mai 2025 – Territoire algonquin non cédé, Ottawa) – L’Assemblée des Premières Nations, les Chefs de l’Ontario, l’Assemblée des Chefs du Manitoba, Manitoba Keewatinowi Okimakanak, l’Organisation des Chefs du Sud et la Saskatchewan ont publié la déclaration suivante concernant la crise croissante des feux de forêt en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.
« Au nom de l’APN, nous adressons nos prières aux familles et aux communautés touchées par les feux de forêt », a déclaré la Cheffe nationale Cindy Woodhouse Nepinak. « Il s’agit d’une période incroyablement difficile. Nous pensons à ceux qui ont été déplacés et nous encourageons ceux qui travaillent en première ligne pour assurer la sécurité des gens. »
« Les risques liés aux feux de forêt s’aggravent chaque année. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre d’être en situation de crise pour que les Premières Nations soient prises au sérieux lorsque nous exprimons nos préoccupations. Les Chefs doivent être entendus lorsqu’ils demandent que des mesures soient prises pour mobiliser des ressources et ils doivent également avoir le pouvoir et le soutien nécessaires pour déclarer l’état d’urgence », a déclaré la Cheffe nationale Woodhouse Nepinak. « Nos nations ont besoin d’intervenants qualifiés, de coordinateurs d’urgence, d’un équipement adéquat et d’un financement à long terme pour réduire les risques et protéger nos communautés. Ces incendies mettent également en évidence la nécessité urgente de combler les lacunes en matière d’infrastructures, qui aggravent les conséquences des incendies de forêt et compromettent la sécurité et le bien-être des communautés. Parallèlement, les émissions provenant de ces incendies contribuent aux changements climatiques, qui est à l’origine de phénomènes météorologiques extrêmes. »
Selon le rapport de l’APN intitulé Combler le déficit en matière d’infrastructures d’ici 2030, les dépenses fédérales consacrées aux interventions d’urgence dans les Premières Nations ont augmenté de près de 400 % au cours de la dernière décennie, mais une grande partie de ces fonds est consacrée à des mesures de secours à court terme plutôt qu’à la préparation à long terme. La récente analyse du Conference Board du Canada souligne que des investissements ciblés, comme 30,9 milliards de dollars pour des infrastructures résilientes au climat, 12,7 milliards de dollars pour soutenir la transition vers la carboneutralité et 35,5 milliards de dollars pour des routes, des ports, des aéroports et des pistes d’atterrissage praticables en toutes saisons afin de garantir des interventions d’urgence rapides, permettraient non seulement de réduire les répercussions des crises futures, mais aussi de contribuer à hauteur de 70,6 milliards de dollars au PIB du Canada d’ici 2030 et créeraient plus de 72 000 emplois à temps plein par an. Des investissements stables à long terme dans la gestion des urgences et les infrastructures dirigées par les Premières Nations, comme le souligne le document La prospérité pour tous de l’APN, sont essentiels pour que les Premières Nations puissent mener leurs propres efforts de préparation, d’intervention et de reconstruction.
« Les Premières Nations ont besoin d’infrastructures hydrauliques améliorées afin que les réseaux d’approvisionnement en eau puissent répondre aux besoins des bouches d’incendie », a ajouté la Cheffe nationale Woodhouse Nepinak. « Les infrastructures hydrauliques ont été endommagées, ce qui laisse les Premières Nations isolées et dépendantes de carburant ou de générateurs pour une durée indéterminée. Les produits de première nécessité, tels que les aliments frais et l’eau potable, sont trop rares en période de crise. Ces inégalités en matière d’infrastructures constituent un grave risque pour notre population et doivent être corrigées. »
« J’ai parlé avec les Chefs des nations touchées par les feux de forêt et le cabinet du premier ministre pour m’assurer que l’aide fédérale est en route. J’ai également rencontré le premier ministre Mark Carney hier pour demander une intervention concertée et soutenue », a conclu la Cheffe nationale Woodhouse Nepinak. « Alors que les communautés sont évacuées, nous exhortons tout le monde à suivre les directives d’urgence locales. En tant que Premières Nations, nous avons toujours été solidaires en temps de crise, et nous continuerons à nous soutenir mutuellement pendant cette période difficile. »
« Les Chefs de l’Ontario expriment leur entière solidarité avec les communautés touchées par les feux de forêt », a déclaré le Chef régional de l’APN pour l’Ontario, Abram Benedict. « Ces situations d’urgence soulignent le besoin pressant d’adopter des approches de gestion des urgences dirigées par les Premières Nations, qui soient dotées de ressources suffisantes, respectées et souples. Nos Nations ne peuvent continuer à être mises à l’écart alors que nos peuples et nos territoires se heurtent à des menaces croissantes. »
« Les incendies qui font rage au Manitoba sont très préoccupants, et nos pensées vont vers toutes les personnes évacuées », a déclaré Willie Moore, Chef régional de l’APN pour le Manitoba. « Nous saluons la résilience et la solidarité dont font preuve nos communautés en cette période difficile. Il est essentiel que le gouvernement redouble d’efforts pour fournir une aide immédiate et mettre en œuvre des mesures préventives complètes afin de protéger nos terres et nos populations contre de futures catastrophes, dans le respect des connaissances et des pratiques traditionnelles des Premières Nations en matière de gestion des terres. »
« Nous appelons le premier ministre Scott Moe et le premier ministre Mark Carney à prendre des mesures immédiates », a déclaré le Grand Chef Brian Hardlotte de la Saskatchewan. « Cette saison des feux de forêt est devenue une crise à grande échelle qui menace la vie, les terres et le bien-être de nos communautés cries des bois. Les voies d’évacuation sont coupées, les ressources sont limitées et la situation empire d’heure en heure. Nous avons besoin de plus de pompiers, de plus de soutien aérien et d’une coordination claire de la part de tous les ordres de gouvernement. En tant que partenaires de traités, nous pensons que le moment est venu de nous serrer les coudes dans un esprit de coopération et de responsabilité mutuelle. »
« Les incendies qui ravagent le nord du Manitoba obligent nos concitoyens à faire des choix impossibles, à quitter leur maison sans savoir quand ils pourront y retourner, tout en attendant que les gouvernements agissent », a déclaré la Grande Cheffe Kyra Wilson, de l’Assemblée des Chefs du Manitoba (ACM). « Les Premières Nations sont aux avant-postes de cette crise. La Première Nation de Pimicikamak a déclaré l’état d’urgence le 23 mai, mais l’aide fédérale a été ralentie par la bureaucratie. Les Forces armées canadiennes étaient prêtes à intervenir, mais la Première Nation de Pimicikamak a été contrainte d’attendre. Les incendies qui font rage dans les Nations cries de Mathias Colomb et de Marcel Colomb témoignent de l’ampleur et de la gravité de cette crise. Les Chefs, les secouristes et les membres des communautés font tout ce qu’ils peuvent avec les moyens limités dont ils disposent au beau milieu d’une catastrophe naturelle. L’ACM demande à tous les gouvernements de maintenir leur engagement à prendre des mesures immédiates et concertées et à communiquer avec les dirigeants des Premières Nations alors que la saison des feux de forêt s’intensifie. »
« À l’heure actuelle, des milliers de personnes sont toujours prises au piège dans les zones d’incendie, sans autre moyen de s’échapper que par les airs », a déclaré le Grand Chef Garrison Settee, de Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO). « Nous avons besoin que les gouvernements agissent lorsque nos dirigeants tirent la sonnette d’alarme. Nos Chefs comprennent la rapidité avec laquelle ces incendies se propagent, ils l’ont déjà vu et savent à quoi s’attendre. Les lois du Manitoba doivent être modifiées afin que les Premières Nations aient le même pouvoir que les municipalités pour déclarer l’état d’urgence et, lorsqu’elles le font, elles doivent pouvoir bénéficier du soutien total du gouvernement. Il s’agit d’écouter les dirigeants qui connaissent le mieux les gens et le territoire et d’agir rapidement pour assurer la sécurité de tous. »
« L’Organisation des Chefs du Sud (OCS) se soucie de nos proches du nord du Manitoba et élabore des plans pour fournir un soutien aux quelque 17 000 citoyens qui ont été déplacés de leurs foyers. Notre équipe mobile d’intervention d’urgence fournira une aide de première ligne aux personnes évacuées dans le sud du Manitoba », a déclaré le Grand Chef Jerry Daniels de l’OCS. « L’OCS lancera une campagne de dons afin de recueillir les articles essentiels pour les personnes évacuées. Au nom des 32 Nations Anishinaabe et Dakota que représente l’OCS, j’adresse mes prières à toutes les personnes touchées par ces incendies. »
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L’Assemblée des Premières Nations (APN) est une organisation nationale de défense des intérêts qui s’efforce de promouvoir les aspirations collectives des membres et des communautés des Premières Nations à travers le Canada sur des questions d’ordre national ou international.
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